Eric Pasquier : le pirate culotté
Famille normande. Du pays des pêcheurs qui cinglent vers Terre-Neuve. Pas vraiment son milieu : famille bourgeoise. « Il lui en reste toutes les règles, et naturellement la plus grande habileté à les transgresser en souplesse », résume son ami Arnaud Feugère. Dopé par ses lectures éternellement adolescentes, Eric rompt. Se frotte au monde. En fait le tour pour conclure, à 23 ans, qu’il n’en fera jamais le tour… Philippines, Thaïlande, Ceylan… L’Asie le retient. L’Océanie aussi. A la fois passe-muraille et passe-partout Eric a l’art et le chic pour se frotter à ce qui passe, à ce qui sepasse – la canne à pêche, le cannabis ou la batée de l’orpailleur. Il publie ce que fige son déclencheur. Presse pro, Match, Gamma, Fig Mag… Eric tente un peu et réussit pas mal. C’est un homme de « coups ». Un peu naïf, un peu pirate, toujours culotté dans les 5 à 7 de son 24-36. S’il échoue ? Il remonte en selle, comme un cavalier qui a mordu la fange. Avec ce visage qui garde les traits d’une enfance rusée, sa gouaille hâbleuse et ce sourire infatigable et parfois agaçant, il casse les distances. Avec les hommes. Les femmes, aussi. Que vous soyez repiqueur de riz ou reine du Siam, charmeur de serpent ou cow girl à cheval, Eric accroche. Il aime l’humain. Qu’il embrasse par l’image. Velvia, 16 mm, VHS, pixel à présent… Le portrait, c’est pour lui, mais un portrait fusible dans le décor, qu’il soit glèbe aurifère ou trône royal. Dominique de La Tour