Le rescapé des bombes
C’est la terre picarde qui m’a vu naître, le 3 avril 1944, à Ham dans la Somme ; un jour de bombardement paraît-il. La chance a voulu que celui-ci nous épargnât, moi et ma maman, ce qui me permit de grandir et de faire une partie de mes études à Amiens. Passionnée de cinéma, ma mère m’a transmis ce virus dont je n’ai jamais guéri. Le ciné-club du lycée me mit sous perfusion intense une fois par semaine. Caméra à la main, je devins le reporter de ce cher « bahut » au détriment de mes études. Arrivé à 15 ans à Paris, j’alternais alors la cinémathèque, les grands boulevards et ses salles obscures, et un peu les cours à l’Institut Français de la Photographie. C’est l’époque où j’ai rencontré Jack Ralite, alors critique de cinéma au journal L’Humanité. Je commence à « piger » pour la presse parisienne. Mon service militaire au service « cinéma des Armées » et je rentre en 1964 à la Télé… que je quitte en 1991… Mes rencontres furent très fortes, bien souvent dans des conditions dramatiques, c’est pourquoi je m’attache maintenant à photographier et à « raconter » les gens dans leur milieu, leur travail et de mettre en avant l’accueil qu’ils ont des autres.