Pour son assemblée générale 2023, l’AJT a mis cap au Sud, direction Nice. Cette AG “plein soleil”, organisée du 17 au 19 novembre, a révélé aux 69 participants les faces méconnues de la ville et de son territoire, plus multiple qu’attendu.
Jeudi 16 novembre
Train de jour ou train de nuit ?
Par Philippe Bourget
C’était le dilemme de cette AG : voyager jusqu’à Nice de jour ou de nuit. À l’heure où la SNCF relance les trains de nuit, une trentaine d’adhérents essentiellement parisiens a choisi cette option de nuit marquée par un départ de Paris Austerlitz à 20 heures Au programme des couchettes 2e classe façon « colo » en mode apéro, une petite nuit de sommeil et une arrivée avec une heure de retard dans la capitale azuréenne le vendredi matin, compensé par un soleil éclatant.
Des attaches niçoises…
Pour les réfractaires au « night trip », le voyage fut « classique » et de jour depuis la gare de Lyon, avec une arrivée à Nice vers 16 heures Soit le temps de s’imprégner de la ville et, pour certains, de rendre visite à de la famille ou à des amis – c’est fou le nombre d’adhérents qui ont des attaches niçoises, n’est-ce pas président Gil Giuglio ! Avec les provinciaux pour la plupart venus en voiture – les Sudistes de Marseille en premier lieu –, l’AG pouvait débuter, le quorum de 108 voix nécessaire étant atteint (69 présents et 46 pouvoirs).
Vendredi 17 novembre
Carton plein au Negresco
Pour vite récupérer d’un voyage de nuit, rien de mieux qu’un palace ! Même s’il n’en a pas encore le titre, c’est bien au Negresco, adresse mythique de la Promenade des Anglais, que se déroule l’AG, dans le bien nommé salon Baie des Anges. C’est l’occasion de remercier ici toutes celles et ceux qui ont rendu ce voyage possible. Et surtout l’office de tourisme Métropolitain Nice Côte d’Azur, autour de l’équipe constituée de Lauriano Azinheirinha, Catherine Anouilh, Isabelle Billey-Quéré et Claudette Bertin, dont l’organisation et l’enthousiasme sans faille ont permis de nous offrir ce superbe cadre de la baie des Anges.
Christian Estrosi en « guest star »
Preuve de l’attention portée à notre association, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA), est intervenu longuement devant les participants avant la tenue de l’AG. Une opportunité pour lui de valoriser – c’est de bonne guerre – son territoire, « étendu de 0 à 3 200 m » (la NCA compte 51 communes, de la Méditerranée à Nice jusqu’à Saint-Etienne-de-Tinée dans les Alpes) et sa vision personnelle d’un tourisme responsable, sans « paquebots, ces immeubles flottants [ni] autobus à impériale, (…) un tourisme choisi mais pas subi ».
Six millions de touristes en 2022
Dans cette ville qui « a inventé le tourisme il y a deux siècles et où la saison d’été s’étire de mars à fin octobre », selon les mots de Rudy Salles, président délégué de l’office de tourisme, six millions de touristes ont été accueillis en 2022. Il n’est qu’à voir l’activité de l’aéroport Nice Côte d’Azur, aux portes de la ville, avec un avion toutes les trois minutes, pour affirmer que la cité ne sera jamais un « angle mort » du tourisme…
Changements de statuts !
Mais revenons à l’AG. Exceptionnellement cette année, une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) était au programme, juste avant, pour mettre au vote une modification des statuts. Le dernier changement remontant à 2016, la nécessité de les dépoussiérer était donc devenue impérieuse pour tenir compte des bouleversements qui touchent le métier de journaliste de tourisme et adapter le fonctionnement de l’AJT. 11 articles récrits ont ainsi été validés, après que le CA de l’AJT les a approuvés en octobre.
Le CA au complet
Après un buffet déjeunatoire au Negresco, l’après-midi était consacré à l’AG « normale ». Elle fut ouverte par Gil Giuglio, président de l’AJT, avec le rapport moral. S’ensuivent le rapport financier et les rapports d’activités des commissions, présentés par chacun des responsables élus au CA, tous présents. Les rapports sont votés à l’unanimité moins une voix contre, ainsi qu’une abstention pour le rapport financier. Deux administrateurs, Caroline Paux et François Rousselle, en fin de mandat renouvelable, sont réélus. 10 administrateurs poursuivent leur mission : Philippe Bourget, Frédéric Cheutin, Élise Chevillard, Nathalie Costa, Pascal Hawlik, Gil Giuglio, Stéphane Jaladis, Albert Lugassy, Pascale Missoud et Laurine Thiodet.
Décor fastueux du Negresco
Pour quelques volontaires, la suite est placée sous le signe du glamour : visite du Negresco, histoire de plonger dans l’histoire de ce vaisseau-amiral de l’hôtellerie niçoise. La saga de la propriétaire, Mme Augier, à la tête de l’hôtel de 1957 à 2019 ; les célébrités qui l’ont fréquenté ; le décor fastueux des chambres et des parties communes ; et même sa plage privée récemment ouverte… Tout est hors norme dans cet établissement de luxe.
Tous à l’hôtel Méridien
Une fois confortablement installé à l’hôtel Méridien, moderne 4 étoiles confortable donnant directement sur la promenade des Anglais, tout le groupe s’est retrouvé au restaurant italien Casa Leya, cours Saleya, pour un premier dîner convivial.
Samedi 18 novembre
À Nice au pays des merveilles
Pour un samedi, ce fut un beau samedi ! Cinq circuits, pas moins, sont au programme de cette journée tout aussi ensoleillée que la précédente. Ils ont été élaborés par l’office de tourisme métropolitain de Nice en lien avec les deux élus du CA de l’AJT en charge de la commission Événements, Nathalie Costa et Stéphane Jaladis, accompagnés de Jean-Claude Georget. Circuits « Culture et Patrimoine », « Nice méconnue », » Sport et Nature » et deux circuits « Gastronomie et Savoir-Faire » : chacun a pu s’inscrire en fonction de ses centres d’intérêt.
CIRCUIT 1
Culture et patrimoine
Par Albert Lugassy
En 2021, Nice a été reconnue par l’Unesco “ville de villégiature d’hiver de la Riviera française”. Nous en avons eu la preuve lors de ce circuit en découvrant l’urbanisme et l’architecture qui ont façonné la ville à travers deux siècles et demi de tourisme. Les palaces, immeubles et villas cossues sont les témoins de cette époque où Nice a été le refuge hivernal d’aristocrates et têtes couronnées.
Masséna, Belle Époque
C’est le cas du Musée Masséna, départ de notre circuit. Face à la Promenade des Anglais, ce joyau Belle Époque dévoile l’histoire de Nice au XIXe Siècle. Il a été construit par le maréchal d’empire André Masséna à partir de 1898, et doté d’un jardin superbe de 300 espèces rares. C’est dans ce jardin qu’a été érigé le Monument à la mémoire des 86 victimes de l’attentat du 14 juillet 2016. La villa est un musée d’histoire locale. Salles de réception et d’apparat présentent toiles, mobilier, documents et objets, du Second empire à la Belle Époque. On y découvre un bulletin de vote pour dire « Pour » le rattachement de Nice à la France. Victor Emmanuel, duc de Savoie et comte de Nice, avait dit aux Niçois : « Si vous m’aimez, quittez-moi ». En 1860, Napoléon III est venu à la villa Masséna chercher les clés de Nice.
Princesse Kotchoubey
On enchaîne avec le musée des Beaux-Arts Jules Chéret, installé sur la colline des Beaumettes, dans la magnifique villa de la princesse ukrainienne Kotchoubey. Construite en 1878, elle y organisait des réceptions fastueuses. Il abrite des œuvres inestimables du Moyen-Âge au XXe siècle. Notamment une importante collection de tableaux et de sculptures du peintre et affichiste Jules Chéret, mort à Nice en 1932. La collection s’est enrichie de dons et legs, dont ceux d’Odette Avigdor d’Acquaviva et d’Ethel Messiah, qui partageaient le même amour pour Nice. Le musée est en cours de rénovation et d’extension sous la direction d’une jeune conservatrice, Johanne Lindskog, qui nous a reçus en personne.
De Matisse…
D’un musée à l’autre, nous filons après le déjeuner au restaurant Le Duc (table réputée de l’hôtel Westminster, en front de mer) jusqu’au musée Matisse installé depuis exactement 60 ans sur les hauteurs de Nice. Le lieu : une villa génoise du XVIIe siècle, belle bâtisse rouge brique et ocre. Elle retrace l’évolution artistique du maître de la couleur, qui vécut à Nice de 1917 jusqu’à sa mort en 1954, à 84 ans. C’est la plus importante collection au monde de ses œuvres. Matisse possédait deux ateliers à Nice (aujourd’hui disparus) où il passait beaucoup de temps, entouré d’objets, de plantes et de musique. Des photos, du mobilier et des objets lui ayant appartenu permettent d’imaginer ses lieux de vie et de création.
… à Chagall
De Matisse, passons à Chagall ! La collection permanente du musée national Marc Chagall est le plus grand rassemblement public d’œuvres du peintre (1887-1985). Lui-même avait supervisé le projet architectural de ce bâtiment à l’architecture moderniste, ouverte et lumineuse. Il avait aussi pensé le parcours comme une progression dans son univers essentiellement d’inspiration religieuse. Les collections (vitraux, peintures, fresques, sculptures, céramiques…) sont constituées par le fonds donné par Chagall en 1972, soit plus de 250 œuvres. Il a été enrichi de 10 tableaux bibliques déposés par le musée d’art national Georges Pompidou. Un hymne poétique à la couleur et un message de paix.
CIRCUIT 2
Nice méconnue
Par Pascale Missoud
Ce matin, nous partons à la découverte du Vieux Nice. Non, non, pas celui que l’on connaît, avec son marché qui chante sur le cours Saleya, ses maisons coloriées. Bien plus vieux. À commencer par le musée de Préhistoire de Terra Amata, aménagé sous un banal immeuble sur le flanc du Mont Boron. C’est en effet ici en 1966 lors de fouilles préventives avant sa construction que fut trouvé l’un des plus anciens foyers au monde apprivoisé par des chasseurs-cueilleurs. Ici, il y a 400 000 ans, ils cohabitaient avec des loups et même des éléphants. Une visite formidablement commentée avec excursion dans les réserves.
Cemenelum, l’antique cité romaine
Puis, pendant que, juste en dessus de nous, un autre groupe admire les œuvres du musée Matisse, nous voici face aux vestiges des thermes et des arènes de Cemenelum, l’antique cité romaine sise sur la Via Giulia Augusta. Un voyage à travers le temps, où chaque pierre raconte une histoire, révélant les riches traditions et le patrimoine de Nice, ville antique.
Un rapide tour au musée archéologique de Nice Cimiez attenant, et nous voilà attablés pour déjeuner à la sympathique table du restaurant Le Grand Balcon, quasi face à l’opéra, en cœur de ville.
L’aristocratique Palais Lascaris
Le début d’après-midi se fait souterrain, dans la crypte archéologique. On s’attendait à voir les fondations d’une église : on avait tout faux ! Cette immense salle de 2 000 m2 dont les fouilles constituèrent le deuxième plus gros chantier souterrain après celui du Louvre, remonte les siècles jusqu’aux comtes de Provence.
C’est une immersion dans le baroque civil décoiffant qui nous attend ensuite au Palais Lascaris, demeure aristocratique érigée au milieu du XVIIe siècle. Là encore, nous découvrons ce lieu avec un guide aux petits oignons.
La crypte archéologique a été découverte en 1974 lors de fouilles préventives avant la construction d’un parking souterrain. Elle a été ouverte au public en 1985. ©Pascale Missoud & Caroline Paux
Un tour au musée de la Photographie Charles Nègre, dans le Vieux-Nice, à deux pas du cours Saleya qui présente régulièrement les plus grands noms de la photographie ou des expositions thématiques. Nous découvrons la magnifique exposition temporaire “Robert Doisneau, Le merveilleux quotidien”, et celle de Robert Forte “Regards sur les Alpes sauvages”.
Nous rentrons à l’hôtel par l’incontournable Promenade des Anglais.
CIRCUIT 3
Nice sport et nature
Par Frédéric Cheutin
Qui pense à Nice, pense souvent Promenade des Anglais, luxe, culture… À raison. Mais Nice et sa métropole, qui va de la mer à la montagne, ne sont pas que cela. Le sport a ici une place de choix, à l’instar de la gastronomie et des produits locaux d’exception.
Passionnant Musée national du Sport
Le sport, tout d’abord, avec la visite du magnifique Musée national du Sport (MNS) au sein du stade Allianz Riviera. Il abritait le soir même de la visite de l’AJT la déjà historique rencontre France-Gibraltar : 14-0, soit le record de buts marqués par les Bleus lors d’un match officiel. Sur 5 000 m², 45 000 objets et 400 000 documents relatifs à toutes les disciplines sont présentés au public, ou conservés dans les réserves du musée, fréquenté chaque année par 70 000 visiteurs depuis son inauguration en 2014. Le MNS abrite, entre autres, une collection complète consacrée à l’Olympisme depuis 1896. On y voit ainsi la première torche olympique, celle des JO de Berlin en 1936, et on peut même entendre Pierre de Coubertin, le célèbre baron français, donner son avis sur le rôle des femmes. Selon lui, il devait être « comme dans les anciens tournois, de couronner les vainqueurs ». Les femmes seront cependant autorisées à participer aux Jeux dès 1900 mais uniquement dans des épreuves « compatibles avec leur féminité et leur fragilité »… En cette année olympique, l’exposition temporaire a d’ailleurs pour thème « Les Elles des Jeux » jusqu’en septembre 2024.
Étape à l’Auberge du Rédier
Pour déjeuner, rendez-vous était pris à l’Auberge du Rédier, sur les hauteurs de Colomars, à 15 minutes de la promenade des Anglais. La terrasse baignée de soleil s’ouvre sur un superbe paysage de collines. L’intérieur a été aménagé avec goût par le jeune couple qui la dirige. Après des années passées dans de prestigieux établissements et un long séjour à Hong Kong, Céline Bres et Robin Marin ont repris cette auberge et proposent une cuisine aux accents du sud, à base de produits locaux délicieux. Une cuisine qui, en plus, se marie admirablement avec des vins 100 % français issus de grands noms et de petits producteurs, et reste à un prix abordable. Quant au service, il est tout simplement confondant de gentillesse.
« Lou cami nissart », c’est Nice à pied !
Pour digérer place au sport avec la découverte d’une portion de « lou cami nissart », une boucle de 42 km de GR de pays au balisage jaune et rouge. Celle-ci débute au cœur de Nice (15 à 20 % de ce parcours étant urbain) et offre 1 050 mètres de dénivelé. Il faut 4 jours pour parcourir à pied la totalité de cette randonnée aux vues exceptionnelles : place Garibaldi, vieux port de Nice, mont Alban, mont Vinaigrier, Cimiez, Gairaut, Saint-Pancrace, Saint-Roman-de-Bellet, Magnan sans oublier la mythique promenade des Anglais. C’est aussi un terrain d’exploits fabuleux, comme celui réalisé par la championne de France de cross-country, Nathalie Nakach, qui l’a parcouru en seulement quatre heures.
Petite randonnée bien accompagnée sur le “Lou cami nissart”. ©Stéphane Jaladis
Fruits et légumes au Potager de Saquier
Autre ambiance et produits, là encore d’exception, avec cette visite au Potager de Saquier, une exploitation de fruits et légumes bio cultivés sur les hauteurs de Nice. Un combat de tous les instants pour ses propriétaires dont les terres attisent l’envie des promoteurs immobiliers. Accueil simple, visite intéressante, boissons et nourriture excellentes. Le Potager de Saquier vaut d’autant plus un large détour, qu’il fait aussi gîte.
CIRCUIT 4
Gastronomie et savoir-faire (groupe 1)
Par Laurine Thiodet
La journée débute par un passage ensoleillé sur le marché du cours Saleya. On y hume les sublimes légumes, fruits et fleurs de saison, entreposés entre deux/trois savons et quatre/cinq bouquets de lavandes coupées. La matinée se poursuit par un atelier de cuisine niçoise, offrant une immersion authentique dans la gastronomie locale. Sous la houlette d’un généreux chef, nous concoctons deux plats traditionnels, combinant habilement les produits du marché avec les techniques ancestrales de la région : la socca et la pissaladière. Un ré-gal !
Cuisine top au Patio !
Le déjeuner se déroule au Patio, le restaurant gastronomique du boutique-hôtel La Pérouse surplombant la plage de Nice, rouvert en mai 2023. Dirigé par un chef renommé, cet établissement offre une expérience culinaire exceptionnelle, mettant en valeur les saveurs méditerranéennes avec une touche contemporaine.
Florian et la chocolaterie
En début d’après-midi, la visite de la confiserie Florian dévoile les secrets d’une institution centenaire. Fondée par Georges Fuchs, cette confiserie et chocolaterie propose des spécialités uniques, dont les pétales cristallisés. Les ateliers de fabrication sur place permettent de comprendre le savoir-faire derrière ces délices, remontant à plus d’un siècle.
À chacun son parfum chez Molinard
Et pour parfaire cette journée, direction l’atelier Molinard. La célèbre maison de parfum offre une plongée dans un univers puissamment olfactif. En décryptant l’architecture d’un parfum, on crée pas à pas sa propre fragrance. Note de tête, de cœur, de fond… Les senteurs s’ajustent et l’harmonie se trouve. Une expérience sensorielle enrichissante !
CIRCUIT 5
Gastronomie et savoir-faire (groupe 2)
Par Philippe Bourget
Il fallait bien deux groupes pour recenser les richesses culinaires de Nice ! Avec l’équipe du “groupe 1”, le circuit nous mène pour commencer sur le marché du cours Saleya. Moins de producteurs et plus de revendeurs qu’autrefois mais toujours autant de fruits et de légumes locaux, et de saison. Et puis il y a “Chez Theresa”, une institution de la socca. Bientôt 100 ans qu’on y sert cette galette à base de farine de pois chiche, d’huile d’olive, d’eau, de sel et de poivre. On peut y acheter aussi de la pissaladière, des petits farcis niçois et des tourtes sucrées de blettes, autres spécialités locales.
Les Petits Farcis de Rosa…
La socca, on va d’ailleurs la préparer nous-mêmes avec une charmante cuisinière… canadienne. Cap sur « Les Petits Farcis« , une Food and Wine School du Vieux Nice. Rosa, nord-américaine amoureuse de la ville, nous entraîne à fabriquer cette galette destinée jadis aux ouvriers. Et nous convie à pétrir et martyriser la pâte, tout en surveillant la cuisson des oignons pour la pissaladière. Et la salade niçoise, alors ? Tomates, petits artichauts crus, poivrons, radis, thon, cébettes, olives, anchois et œuf dur coupé en quatre. Mais jamais de pommes de terre, de haricots ou de riz ! Qu’on se le dise…
Le Fournil Zielinska
On a déjà bien grignoté quand l’heure du déjeuner (et le fameux coup de canon niçois de 12 heures) nous invite à passer à table. Tous les « culinaires » de l’AJT se retrouvent au Patio, cité plus haut.
La chasse aux trésors se poursuit l’après-midi dans le Vieux-Nice, mine d’or de saveurs. Au menu un long arrêt au Fournil Zielinska, pour une explication détaillée sur la fabrication du pain avec des variétés anciennes de blé et des levains naturels. On s’arrête là ? Pas encore. Les ruelles regorgent de surprises. On passe devant le restaurant Acchiardo, monument de la cuisine nissarde. Rue Saint-François de Paule, coup d’œil à la « déco » kitsch de la pâtisserie Auer, face à l’opéra. Depuis 1820, cette famille venue de Suisse maîtrise la fabrication des fruits confits et des chocolats. Presque en face, on ne peut louper la boutique Nicolas Alziar où se fabrique depuis 1868 une huile d’olive réputée.
Méconnus vins de Bellet
Juste à côté, rue Bosio, la Cave Bianchi, bientôt 165 ans, rappelle que Nice est aussi une terre de vins. La cité abrite la seule AOP de France 100 % urbaine avec les vins de Bellet. Neuf vignerons se partagent 70 hectares de vignes sur les hauteurs, dont le Château de Crémat, cadre très exclusif de notre soirée de gala. Notre découverte œnologique et culinaire peut ainsi se poursuivre…
Soirée de gala au Château de Cremat
Après l’abbaye de Fontfroide l’an passé dans l’Aude, un autre lieu prestigieux nous a accueillis en 2023. Le Château de Crémat est en effet l’un des neuf domaines des vins de Bellet, une propriété dominante et classieuse tout de rouge vêtue, dédiée aux évènements artistiques et privés.
Quel cadre ! En musique, discours et dégustation de vin se déroulent dans la salle Antoine Mari aux splendides vitraux. Propriété de la famille Derichebourg, entreprise mondialisée du secteur de l’environnement, le château est managé par Thomas Derichebourg, qui nous reçoit en personne.
Coco Chanel au château
Jardin, jets d’eau… et château, que nous visitons. Tout sauf banal ! Derrière son style rococo néo-moyenâgeux, ses appartements rappellent sa folle histoire. Dans les années 1920, sa propriétaire, la richissime actionnaire d’une compagnie ferroviaire américaine, Irène Bretz, y a organisé des fêtes somptueuses. Coco Chanel fait partie des invités. L’histoire raconte qu’elle se serait inspirée du double C entremêlé, sigle du château, pour créer le logo de sa célèbre maison.
Mobilier du Ritz
Ce qu’on nous « vend » à table, dans la très chic salle Orangerie, est tout aussi excellent. On dîne (de gala) en compagnie de tous les « officiels » ayant œuvré à la réussite de cette AG, avant le retour en bus pour une dernière nuit au Méridien face à la Baie des Anges.
Dimanche 19 novembre
Quartiers libres…
C’est dimanche, nous sommes libres ! Chacun fait fait fait, c’qui lui plait plait plait… Certains ne font rien. D’autres profitent du soleil et s’échappent en solo dans Nice, pour visiter tel musée ou se balader. D’autres, encore, travaillent, comme les 12 membres du CA, qui tiennent conseil sur la terrasse du Méridien (on a vu pire punition…). D’autres, enfin, se joignent à la visite guidée du Vieux-Nice proposée par l’office de tourisme. Façon de profiter une dernière fois d’une ville qui nous aura très bien accueillis et où cette AG aura profité d’une météo 100 % azuréenne, Nice pouvant il est vrai se targuer d’un ensoleillement de 300 jours par an ! De jour, ou à nouveau de nuit, les « nordistes » ont quitté Nice en train pour Paris, tandis que les provinciaux regagnaient leurs pénates par la route. Rendez-vous l’an prochain. Mais où ? Surprise, surprise…
Quelques images prises ça et là dans les rues de Nice et sur la Promenade des Anglais. ©Caroline Paux et Philippe Bourget