Le Syndicat des Entreprises du Tour Operating a tenu son point presse lundi 2 octobre à l’hôtel Ritz, à Paris. Bilan : les ventes sont loin d’avoir déclaré forfait !
Que disent les voyagistes des résultats de l’été 2023 et des perspectives pour l’hiver prochain ? Année après année, satisfactions et déceptions se succèdent lors de ce traditionnel point presse, au gré des contextes économiques, politiques, sanitaires et sociétaux – l’insécurité, les prix, les conséquences du Covid-19, la concurrence de la vente en ligne, le self travel…
+ 11% de voyages à forfait cet été
Pour la saison estivale 2023 (du 1er mai au 31 octobre, arrêtée aux réservations enregistrées jusqu’au 31 août), les TO du SETO ont semble-t-il le sourire. La forte reprise constatée depuis plus d’un an se poursuit. Le nombre de clients ayant acheté des voyages a forfait a augmenté de 11%, pour une recette unitaire moyenne (1 318 €) en hausse de 4,8 % – l’inflation est passée par là, plutôt qu’un panier moyen délibérément plus élevé.
Tunisie number one en moyen-courrier
Côté destinations, il y a du changement. En moyen-courrier (82% du trafic des TO en été), la Tunisie repasse en tête (+ 33,6% en volume ; + 7,1 % en CA). Surprenant, vu l’environnement social peu favorable. Les prix bas y sont sans doute pour quelque chose. La Grèce, bien qu’impactée par les incendies, reste placée : les îles grecques sont en seconde position, la Grèce continentale, en quatrième. L’Egypte est à la traine « mais se rattrapera cet hiver, d’après les prévisions de réservations », assure René-Marc Chikli, président du SETO. L’ouverture en 2024 du Grand Musée Egyptien du Caire, attendue depuis si longtemps, devrait aider.
Retour de l’Île Maurice
Les TO se frottent aussi les mains pour le long-courrier. Le trafic grimpe de 16%, le CA, de 25%. Il est entrainé par la bonne santé de l’Île Maurice, dont les clients semblent avoir retrouvé le chemin après une longue période de black-out Covid et post-Covid : + 28,4% en trafic. Indonésie, Japon et Thaïlande respirent mieux, à l’inverse de la « Rep Dom’ » (lié notamment à l’arrêt des vols Air France et Corsair) et des Antilles françaises (recul en 8ème position). La fin de saison estivale, arrêtée au 31 octobre, s’annonce sous de bons auspices. Pour Patrice Caradec, « malgré les incendies, l’inflation, les incertitudes… les français sont quand même partis. Ils ont intégré tous types de catastrophes », veut croire le président des Bravo Clubs. Qui appelle à la vigilance pour 2024 car « le pétrole va encore flamber et les hôtels augmentent leurs prix ».
Un bon hiver attendu
Et l’hiver 2023/2024 ? « Les réservations sont prometteuses et les prix stabilisés », dit-on au SETO. Le portefeuille de réservations enregistre un chiffre d’affaires en hausse – spectaculaire – de 41,6%. L’Île Maurice surfe sur sa reprise (+ 25,2%) et l’Asie se réveille brusquement (+ 114,8%). Les Caraïbes restent en baisse, impactés par la chute de la « Rep Dom » (- 6%) en dépit du réveil des Antilles françaises (+ 14,5%). Reste à savoir comment se comportera le Maroc après le tremblement de terre, une destination dont le SETO tient à aider la reprise.
La déclaration (R.M. Chikli)
« La France est le seul pays qui n’a pas de vraie politique tourisme à l’échelle nationale. Ici a Paris, c’est le maire qui décide tout. L’Espagne a depuis toujours une telle politique à l’échelle nationale et ça lui réussit ».
Correspondance et photo Gil Giuglio, rédaction Philippe Bourget