Le tourisme, hommage muséal au secteur

Une initiative espagnole d’expositions d’objets et de publications sur ce secteur, partout dans le monde, pourrait voir le jour en France. En attendant, l’AJT et les acteurs du Museo del Turismo réfléchissent à monter, l’hiver prochain, une conférence sur « l’histoire du tourisme », avec des volontaires de l’association et des universitaires liés au projet… dont voici la génèse.

Le Musée du tourisme, c’est au départ le souhait d’un passionné. Alberto Bosque, promoteur touristique de la province de Castilla y León, est convaincu de l’intérêt de conserver toute sorte d’ephemera liées au voyage qui sont, pour beaucoup, des documents qui finissent sans scrupule à la poubelle une fois les vacances terminées : guides, prospectus, étiquettes d’hôtel, mais aussi cartes postales, timbres et souvenirs en tout genre.

Hommage aux acteurs du secteur

Pour lui, les garder et les exposer revient à rendre hommage aux acteurs du secteur et participe à l’histoire du tourisme, un champ de recherche qui se trouve d’ailleurs en plein essor dans plusieurs disciplines universitaires. Conscient de l’ampleur du projet et de l’éparpillement des documents à rassembler, le désir du collectionneur devient rapidement une entreprise collective, tout d’abord grâce à l’aide de Rafael Guzmán, Raúl García et Javier Mateos de Porras, tous trois professionnels du tourisme en Espagne.

Première « salle » en 2016 à Valladolid…

C’est ainsi qu’en 2016, le Museo del Turismo montait, dans le hall de l’hôtel Zentral Parque de Valladolid, sa première vitrine – ou « salle », selon la terminologie choisie sans doute pour insister sur le caractère non éphémère de ces expositions. Celle-ci était dédiée au tourisme dans la capitale de Castilla y León, mais aussi à la figure du Marquis de la Vega Inclán.

… d’autres maintenant au Portugal, Italie, Brésil…

Pour Alberto Bosque et ses acolytes, il était nécessaire de rendre hommage à celui qui fut Commissaire royal du tourisme espagnol entre 1911 et 1928 et qui entreprit de nombreux projets pour la valorisation touristique du pays tels que l’ouverture de plusieurs « maisons-musée », dont celle de Cervantès située justement à Valladolid. Depuis, en l’espace de six ans, plus de 80 salles ont vu le jour, disséminées aux quatre coins du monde, précisément dans onze pays – entre autres le Portugal, l’Italie, le Brésil, l’Argentine, le Japon ou encore l’Inde.

Dans des hôtels, offices du tourisme…

En effet, la particularité du musée est qu’il se compose de différents espaces ouverts dans des lieux liés au secteur touristique : hôtels, offices du tourisme, cafés historiques, agences de voyage et même certains musées. Ces salles sont créées au gré des collaborations qui naissent au sein de ce projet sans but lucratif, d’une part grâce à la générosité des particuliers qui donnent des objets que l’on retrouve dans les vitrines,  d’autre part grâce aux entreprises et institutions qui collaborent.

Partenaires médias

Ainsi, le musée a de nombreux partenaires espagnols comme Turespaña, Europamundo, Iberia, Paradores, YCP Creativos, les Universités de Saragosse et Malaga et Málaga, mais pas uniquement puisque la chaîne de télévision argentine TurismoTV, l’Archivi Alinari et le Touring Club italien sont également de la partie.

Mise en valeur du patrimoine

Outre l’objectif de conservation de divers objets et publications, le musée du tourisme s’inscrit dans une démarche de mise en valeur du patrimoine qui a des effets variés sur les visiteurs, qu’ils soient habitants du lieu ou touristes venus d’ailleurs. Les premiers découvrent l’histoire de leur ville en tant que destination touristique, prenant donc conscience de l’existence d’un patrimoine à valoriser. Tandis que les seconds verront que leur passage par tel endroit ou tel autre s’inscrit dans une tradition séculaire du voyage.

Site themuseumoftourism.org  

Au-delà de ces salles, l’initiative comprend une partie virtuelle qui s’est beaucoup développée alors que la pandémie de Covid nous empêchait de nous déplacer. La page internet (themuseumoftourism.org) permet de découvrir ce qu’est le musée, de lister les différentes salles et propose également des articles dédiés au secteur touristique, écrits par des professionnels, des passionnés mais également des universitaires qui apportent une vision historique.

Sur Twitter, Facebook, Youtube…

En outre, le musée est très présent sur les réseaux sociaux avec une page Twitter, seize pages Facebook, chacune rédigée dans la langue du pays représenté, trois comptes Instagram en espagnol, italien et français, une chaîne Youtube, une page Linkedin et même un compte Tik Tok. Le musée est également sur Spotify, qui permet de compiler des chansons dont le thème est le tourisme.

300 collaborateurs bénévoles

Au total, le Musée du tourisme compte plus de 300 collaborateurs bénévoles, 20 community managers et une cinquantaine d’entreprises et institutions partenaires. En France, deux collaboratrices partagent du contenu sur les réseaux sociaux : Anabela Dos Santos, qui travaille dans le tourisme depuis 27 ans et que vous connaissez sous différentes casquettes, notamment comme gérante de l’entreprise ADS Consulting et Ivanne Galant, enseignante agrégée et docteure, spécialiste de l’histoire du tourisme espagnol.

Projet en France aussi

Toutes deux sont désireuses de s’associer à d’autres professionnels et passionnés d’histoire du tourisme pour doter la France de la première salle du musée. Il est possible de collaborer de différentes façons : en proposant des articles sur l’histoire du tourisme à publier sur le site, en donnant divers objets ou publications touristiques, en s’occupant de l’ouverture d’une salle, toujours dans le but de divulguer l’histoire du tourisme, rendre hommage à ses pionniers et à tous les professionnels du secteur. Pour toute information complémentaire, vous pouvez écrire à info@themuseumoftourism.org

Ivanne Galant

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