« Dans le tourisme, l’environnement et les séjours durables sont devenus des sujets centraux«
Stéphane, peux-tu rappeler quelle est l’origine de l’agence ab3c et son champ d’intervention ?
S.B : « L’agence a été créée en 1987 par Annie Blin, qui venait du milieu des salons. Elle est dirigée aujourd’hui par son fils, Jean-Patrick Blin. Nous intervenons sur trois secteurs, le tourisme, le food et l’industrie. Le tourisme représente environ un tiers de l’activité. Nos clients sont des organisateurs de salons, notamment les Salons du Tourisme (SMT Paris, Lille et Lyon). Au total, nous sommes cinq personnes dans l’équipe ».
Quel est aujourd’hui l’enjeu majeur de votre travail auprès de ces organisateurs de salons ?
S.B. : « C’est un peu le même que pour d’autres secteurs. Il s’agit notamment de définir une ligne et des cohérences à travers la diversité des sujets traités lors de ces évènements. Par exemple trouver une thématique différente pour se diversifier d’année en année. Soit en s’appuyant sur ce que l’organisateur veut créer en termes d’espaces et d’animations. Soit en tant que force de proposition, en fonction de ce que l’on perçoit de l’orientation du salon. Par exemple, avant le Covid, nous avions décliné lors d’un SMT le thème de la Route de la Soie, car il y avait une offre importante de la part des pays d’Asie centrale ».
La qualité des contacts avec la presse est aussi, on s’en doute, primordiale…
S.B. : « Bien sûr ! Notre rôle est de fournir à l’organisateur ce qui est la base du métier de Relations Presse. A savoir communiquer sur les bons sujets avec les bons médias. Un salon du tourisme, ce n’est pas que de la presse touristique. L’emploi dans le secteur va intéresser un magazine économique, l’évolution des comportements des vacanciers, un media qui traite de sociologie. Ce qui est le plus important, c’est la connaissance média. Notre fichier clients contient plus d’un millier de contacts, rien qu’en France. Pour l’industrie, nous sommes autour de 2 000, avec la presse internationale. Au-delà des Relations Presse, nous aidons aussi les organisateurs en termes de Relations Publiques. Certains peuvent nous demander des mises en relation avec des éditeurs pour des signatures de livres en présence d’auteurs, ou de trouver des experts pour proposer des conférences lors des salons ».
Après toutes ces années passées chez ab3c, qu’est-ce qui a le plus changé dans ton métier ?
S.B. : « Les évolutions sont à la fois structurelles et sociétales. D’un côté, une accélération s’est installée, qui concerne tout le monde. On se retrouve face à des personnes qui sont toujours débordées. Cela avait commencé avant le Covid, ça ne fait que s’accélérer. Alors que l’on travaille dans des métiers de communication, on a de plus en plus de mal à avoir des contacts humains, même avec des gens que l’on connait bien. Pouvoir échanger avec vous, les journalistes, nous permet de mieux cerner vos besoins. Et donc, au final, de vous apporter une information plus utile. Cette rapidité nous oblige par ailleurs à nous poser, à avoir des périodes de recul pour réfléchir et faire naître de nouvelles idées. C’est indispensable ».
… et d’un point de vue sociétal ?
S.B. : « Depuis une bonne dizaine d’années, les paradigmes du tourisme ont évolué. L’environnement et le tourisme durable sont devenus des sujets centraux, sur lesquels on communique. L’inclusion aussi. Avec l’IA, nous sommes également confrontés à la création d’images, c’est une sujet qui exige d’être vigilant car pour le tourisme comme pour d’autres secteurs, il y aura toujours un besoin de vérité ».
On a parlé de relations presse, de relations publiques. Y a-t-il d’autres expertises sur lesquelles ab3c intervient ?
S.B. : « Chez nous, la qualité d’écriture a toujours été importante. Nous employons ainsi un rédacteur à plein temps. Les autres missions évoluent en fonction des attentes des clients. Ainsi, nous avons commencé à organiser des évènements, avec la remise de trophées lors du championnat de France du dessert pour un client de l’univers du sucre. Nous préparons désormais plusieurs finales régionales et la finale nationale, en cherchant les candidats, les membres du jury, les salles… C’est un nouveau métier ».