Cette magnifique ville de Champagne présente un visage étonnant. Loin de l’idée qu’on peut s’en faire, elle offre bonne surprise sur bonne surprise. Plus d’une vingtaine de journalistes de l’AJT ont pu s’en rendre compte du 13 au 15 octobre 2023, à l’invitation de l’Office de Tourisme de Troyes et à l’Agence départementale de tourisme de l’Aube.
Par Frédéric Cheutin
Surtout, ne croyez pas les personnes qui estiment que Troyes se situe dans la « diagonale du vide ». Certes, cette ville de Champagne ne fait pas partie des destinations auxquelles on réfléchit immédiatement quand on pense vacances ou city break. Mais de là à évoquer une diagonale du vide, il y a un énorme gap qu’un séjour sur place se charge vite de combler.
Car Troyes, disons-le sans tergiverser, est une authentique bonne surprise. Forte d’un peu plus de 62 000 habitants, la capitale du département de l’Aube est en plein renouveau depuis quelques années. Et ça se voit partout.
Son centre-ville, surnommé le « bouchon », du fait du dessin de ses limites qui évoque un bouchon de champagne sur les cartes distribuées par l’office de tourisme, est un concentré d’histoire. Une histoire marquée par les comtes de Champagne dès le XIIe siècle qui profitent que leur domaine soit à la croisée des chemins entre France et Bourgogne pour organiser des foires, vastes rencontres marchandes où s’échangeaient principalement laine, draps, tissus et d’autres produits du monde alors connu. Foires d’été à Provins et Lagny, foire d’été et d’hivers à Troyes. De quoi assurer alors la prospérité sans égale de cette dernière cité.
A Troyes, on dit maisons de pans de bois, attention, pas à colombages, comme à Colmar ou Deauville ! Il y en a plus de 3000 dans la ville, la plus forte densité en France. © Caroline Paux
Un riche patrimoine historique
Pourtant, Troyes revient de loin. Doublement de loin. D’abord du grand incendie de 1524, qui a détruit un quart de la ville. 1 500 habitations brûlées, 7 500 personnes jetées à la rue. Lors de la reconstruction de la cité, deux possibilités se font face : la pierre ou le bois. Les plus riches construiront de magnifiques hôtels particuliers en pierre, les moins fortunés des maisons d’inspiration médiévale en bois… qui seront recouvertes d’une « couche protectrice » pour éviter les feux au XVIIe siècle.
Le second péril qui a menacé Troyes se situe après la Seconde Guerre mondiale. Le monde est en pleine reconstruction. Les Troyens comme les autres aspirent à plus de confort. Or, leur habitant est terriblement vétuste et inconfortable. Des cloaques, des taudis, des îlots insalubres parsèment le centre… Les plus anciennes maisons à pans de bois sont détruites pour laisser place au confort moderne.
Sans l’action résolue de l’Association de sauvegarde du vieux Troyes, pratiquement toutes auraient disparu. Non seulement, ça n’a pas été le cas, mais leur lustre d’antan leur a été rendu. Ce qui permet de profiter aujourd’hui d’un centre-ville remarquable de beauté avec des maisons à pans de bois (surtout ne pas rater la maison du boulanger, la tourelle de l’orfèvre ou la cour du Mortier d’or) qui aujourd’hui comme hier offre au rez-de-chaussée leur magasin, des habitations aux premier et deuxième étages, des greniers sous la toiture, sans oublier un ou deux niveaux de cave dans les sous-sols. Le tout protégé par des encorbellements ayant, alors, une double mission : éviter que la pluie de tombe sur les marchandises présentées sur les volets abaissés comme des tables au niveau de la rue, et préserver les torchis, mélange de boue, de paille et… de poils de vache, couvrant les façades. Un mélange étonnant supposé avoir une durée de vie de quatre cents ans mais incapable d’arrêter les cambriolages.
Plutôt que de s’attaquer aux portes ou volets, ces derniers préféraient en effet creuser les murs pour commettre leurs larcins. Face à ce défi, sont alors apparues des maisons à galandages en briques, pour mettre en échec les voleurs attirés par l’or des orfèvres et des changeurs.
C’est d’ailleurs à Troyes qu’est apparue l’once de Troyes (ozt) mesure de l’or encore en vigueur aujourd’hui (1 ozt pèse 31,103 476 8 grammes). Parmi les jolies rues du centre, une ruelle vaut particulièrement le détour : celle des Chats. Dont, selon la légende, certains seraient venus depuis l’Égypte à l’appel (relayé par un chien) d’un chat de Troyes afin de délivrer la cité champenoise des rats qui l’infestaient alors.
L’hôtel du Lion Noir et son superbe escalier de bois en colimaçon du XVIe siècle, la maison du boulanger, la ruelle des chats, la place Alexandre Israël, les oies en bronze du quai Dampierre.
L’Office du Tourisme de Troyes avait prévu une visite du centre historique, pour les journalistes de l’AJT, aux côtés de Philippe Latour, guide conférencier pour Troyes la Champagne Tourisme depuis 2002. Celui-ci a la particularité de connaître le langage des signes et fait visiter la ville aux malentendants. Il a d’ailleurs obtenu une médaille de bronze du tourisme pour la qualité de ses commentaires lors des différents parcours qu’il a mis en place.
L'extraordinaire jubé de l'église Sainte-Madeleine
La richesse de Troyes se lit encore aujourd’hui dans la magnificence des multitudes édifices religieux qui parsèment la ville avec, entre autres, la cathédrale Saint-Pierre – Saint-Paul, la basilique Saint-Urbain, l’église Saint-Jean-du-Marché, l’église Saint-Pantaléon et ses deux juifs (Troyes au Moyen-Âge comptait une importante communauté juive dont le membre le plus éminent était Rachi, lire plus bas) regardant prier les chrétiens, son église Saint-Nizier et sa magnifique toiture et, surtout, son église Sainte-Madeleine et son incroyable jubé (une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef) en dentelle de pierre. Ce jubé, du latin « JUbe, domine, BEnedicere » (« daigne, Seigneur, me bénir« ) est un des très rares à avoir survécu en France. Œuvre emblématique du gothique flamboyant, il est réellement extraordinaire et mérite largement le détour.
Au sortir de l’église, une promenade dans le jardin des Innocents s’impose. C’est là, sous les murs de l’église qu’étaient enterrés les bébés décédés avant leur baptême. Sans baptêmes, pas d’accès au Paradis. Condamnés aux Limbes, ces pauvres enfants bénéficiaient cependant de l’eau de pluie qui en ruisselant des toits de l’église les couvrait de prières.
L’église Sainte-Madeleine et son magnifique Jubé en dentelles de pierre.
La cité du vitrail : l'art de la lumière
Résumer Troyes à sa seule histoire ne saurait rendre justice à cette cité. Car Troyes s’est largement modernisée avec des places, des rues, un canal, propres et bien aménagés. Mieux, la ville a su se doter de musées d’exception qui, à eux seuls, valent largement le détour. À tout seigneur, tout honneur avec la Cité du vitrail installée dans l’Hôtel-Dieu-le-Comte, un ensemble de bâtiments datant du XVIIIe siècle magnifiquement restauré. Car Troyes a été la capitale du vitrail avec pas moins de 9 000 m² de vitraux dans l’Aube répartis dans deux cents édifices religieux, dont 1 042 baies classées monuments historiques. Entre 1480 et 1850, Troyes a été un foyer artistique de premier plan. À tel point, qu’on évoque même une « école troyenne » de la peinture sur verre avec des vitraux faits de couleurs vives, chaudes et contrastées. La Cité du vitrail évoque sur 3 000 m², toutes les étapes du vitrail, de sa conception à sa réalisation, et son histoire du IVe siècle à nos jours, mettant l’accent sur le « Beau XVIe siècle aubois », une période extrêmement faste pour Troyes et sa région que ce soit dans des domaines aussi variés que la tapisserie, la broderie, l’orfèvrerie ; la peinture et, bien sûr, la peinture sur verre.
Intéressante étape découverte des membres de l’AJT, à la Cité du Vitrail, pôle d’excellence dédié au patrimoine du vitrail.
Les collections uniques du Mopo et du Mam
Autre musée, étonnant et émouvant à la fois, le Mopo. Cette Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière est installé dans l’hôtel Mauroy classé monument historique en 1862, un des joyaux du patrimoine troyen. Le Mopo présente quelque 12 000 outils de façonnage à main datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, provenant des artisanats du fer, de la pierre ou du cuir et répartis par métier ou fonction. Il abrite aussi la deuxième bibliothèque technique de France avec plus de 32 000 ouvrages anciens.
Dernière étape, avec les musées d’art dont le MAM, pour Musée d’Art Moderne, un des plus beaux de France, dont les collections sont issues de la donation d’un couple d’anciens bonnetiens troyens, Denise et Pierre Lévy. Installé dans l’ancien palais épiscopal, il abrite une collection de tableaux signés Derain, Braque, Maurice de Vlaminck, Dufy ou encore Van Dongen. Sans oublier Picasso, Degas, Gauguin, Ernst, Buffet, Modigliani, Daumier, Courbet, Seurta… Côté sculpture, comment ne pas citer Rodin ou Maillot.
Ne pas hésiter, non plus à faire un détour par le village de Payns où le petit musée du Temple rend hommage au fondateur de l’Ordre des templiers, Hugues de Payns, un enfant du pays, né vers 1070. À moins que, plus que l’historique, ce soit le temple de la consommation qui attire vos pas. Et ce côté-là, Troyes est bien pourvue. Elle le doit à l’histoire et sa situation géographique.
La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière présente quelques 12 000 outils datant du XVIIe au XIXe siècle.
3,7 millions de personnes passent au village des marques
Centre textile de première importance, Troyes à vu son activité décliner sous les coups de boutoir de la concurrence, notamment asiatique. Pour tenter de survivre, les industriels ont alors ouvert dans leurs établissements des magasins d’usine dans lequel les acheteurs, locaux mais aussi tous les vacanciers transitant par cette région aux carrefours de l’est et de l’ouest, du nord et du sud, pouvaient bénéficier de tarifs avantageux. Si les usines ont pour beaucoup fermé, cette activité s’est, quant à elle, développée. Ainsi pas moins de 3,7 millions de personnes passent chaque année par le village de marques McArthur Glen (plus grande attraction touristique du Grand-Est), à proximité de Troyes qui abrite 110 restaurants et grandes enseignes dont les locales de l’étape comme, entre autres, Petit bateau ou Lacoste. L’occasion de faire de bonnes affaires tout… en buvant une coupe de champagne sur le parking. Après tout, Troyes est et reste une des capitales du champagne !
Le village de marque MacArthur Glen est la plus grande attraction du Grand-Est, avec 3,7 millions de visiteurs-acheteurs. les entreprises de l’Aube sont mises en avant sur les vitrines.
L'autre pays du champagne
Quand on pense champagne, on pense Reims et sa région. En fait, selon une loi de 1927, l’aire de production du champagne, qui couvre 34 200 ha, s’étend sur quatre grandes régions (Montagne de Reims, Vallée de la Marne, Côte des Blancs et Sézannais, Côte des Bar et Mongueux) réparties sur cinq départements : Marne, Aisne, Seine-et-Marne et Haute-Marne et… Aube. Plus précisément, concernant ce dernier département, sur la Côte des Bars, la partie méridionale du vignoble de Champagne. On trouve également une petite zone de production liée à la Côte des Bars près de Troyes. A noter que les vignerons aubois fournissent largement en jus les producteurs de champagne des autres départements.
Une affaire de cépages
Le champagne est une affaire de cépages (depuis 1935, seuls trois sont autorisés : pinot noir, pinot meunier et chardonnay), de terroirs (313 villages viticoles, des milliers de lieux-dits et 240 000 parcelles réparties entre 16 200 propriétaires (1) sur toute la zone de production), de véritables microclimats qui assurent une maturation lente des raisins (température annuelle moyenne 10°), leur donnant de ce fait toute leur finesse) et, surtout, d’hommes et de femmes qui assemblent les vins (parfois plusieurs dizaines !) qui, au final, donneront le champagne.
Le vigneron ou le chef de cave est donc un véritable créateur qui, année après année, cherchera à perpétuer ses caractéristiques afin de créer un style « maison ». Pour y arriver, il ou elle doit bénéficier de trois qualités indispensables : avoir l’expérience de la vigne, bénéficier d’une mémoire sensorielle et jouir de créativité.
(1) Cette multiplication de petits propriétaires est à l’origine de coopérative comme celle de Chassernay d’Arce, fondée en 1956 de la conjugaison des talents d’une cinquantaine de vignerons, à Ville-sur-Arce.
Un long processus
Réaliser un champagne est un long processus. Sitôt la vendange effectuée, le raisin subit le pressurage. Les premiers jus écoulés riches en sucre, en acidité et en arômes donneront la « cuvée ». La cuvée donne des vins d’une grande finesse aptes au vieillissement. Les derniers jus, moins sucrés, donneront la « taille », vins plus fruités dans leur jeunesse mais d’une moins grande longévité. La fermentation commence.
Deuxième étape, l’assemblage. Suite aux travaux en cuverie, les jus sont devenus des « vins clairs ». C’est là qu’entre en lice tout le talent du chef de cave qui assemble plusieurs cépages, crus et années (vins de réserve) pour créer « son » champagne. Une fois cela fait, le tirage (mise en bouteille) est effectué. Est rajoutée dans la bouteille, une liqueur de tirage composée de sucre et de levure. Elle servira à la seconde fermentation alcoolique responsable de « l’effervescence ».
15 mois en cave
Les bouteilles resteront en cave (à 12°) 15 mois minimum pour les vins non millésimés et trois ans pour les millésimés à compter de la mise en bouteille. Trois dernières étapes sont encore nécessaires : le remuage de la bouteille pour rassembler les levures dans le goulot, le dégorgement pour s’en séparer et le dosage dans lequel s’exprime tout le talent du chef de cave qui au final, en ajoutant plus ou moins de sucre, donnera le champagne extra-brut, brut, demi-sec ou doux.
Cette dernière étape effectuée, la bouteille est bouchée, la plaque de muselet posée sur le bouchon et l’étiquette apposée. Reste plus, dès lors, qu’à déguster. En 2022, plus de 325 millions de bouteilles ont été expédiées.
Laissons le mot de la fin à la marquise de Pompadour : « Le champagne est le seul vin qui laisse la femme encore belle après boire ».
Bon à savoir
Selon une œnologue interrogée à Troyes, le champagne vendu par les grandes enseignes, y compris discount, présente autant de qualités que celui vendu par des maisons plus renommées.
Les journalistes de l’AJT ont fait une étape très intéressante à la coopérative de champagne de Chassernay d’Arce, Fondée par cinq pionniers en 1956. Situé au cœur de la Côte des Bar, le vignoble Chassenay d’Arce s’étend sur 315 hectares et comprend 14 villages répartis le long de la rivière, l’Arce. Elle est labellisée Vignerons engagés.
Balade nature… à trottinette
Outre dans sa capitale, l’Aube réserve bien des surprises. Comme sa nature par exemple. À quelques pas de Troyes s’étendent ainsi de grands lacs artificiels alimentés par un canal d’amené en parallèle à la Seine dont la vocation première est d’éviter que Paris ne soit inondé lors de crus. Ces lacs, au nombre de trois, sont le lac d’Orient (2 500 hectares), le lac du Temple (2 000 hectares) et le lac Amance (387 hectares).
Ces lacs, creusés dans les années 1950-1960 ont été construits dans la forêt d’Orient, un magnifique parc naturel régional où la nature et les animaux sont rois. Le lac Amance est connu pour sa base de loisirs de Port Dienville, qui offre une variété d’activités nautiques telles que le jet-ski, le ski nautique et la navigation de plaisance tandis que le lac du Temple est un endroit paisible pour les amateurs de pêche et les amoureux de la nature.
Pour se rendre compte de la magnificence des lieux, rien de mieux que d’en faire le tour en… trottinette tout-terrain. Guidé par Raoul, le fondateur de la compagnie Slooly qui propose ce service tout au long de l’année, vous pourrez découvrir outre le pourtour des lacs, la forêt d’Orient et les vignobles aubois de champagne.
Avec Maximilien Maire, guide nature dans le Parc Naturel régional de la forêt d’Orient, la visite à pied est tout aussi agréable, instructive et pédagogique. Il organise des sorties canoë-kayak sur le lac d’Orient, vous emmène écouter le brame du cerf, découvrir les oiseaux des grands lacs…
Des trottinettes tout-terrain pour explorer les alentours du lac d’Orient. Les journalistes de l’AJT les ont testées en compagnie de Raoul, guide diplômé et fondateur de Slooly.
Le Parc naturel de la forêt d’Orient abrite une faune sauvage insoupçonnée. Le lac d’Orient compte plus de 250 espèces d’oiseaux, dont des milliers de grues cendrées chaque année au début de l’hiver. Un espace faune de 50 hectares a été créé qui accueille notamment des cerfs. une formidable source d’inspiration pour le guide nature Maximilien Maire.
Vie de château
Autre bonne surprise, le château de Vaux. Ce magnifique édifice vieux de trois cents ans revient de loin. Bâti sur les ruines d’un castel féodal datant du XIIe siècle, il a bien failli disparaître du fait d’un manque d’entretien. C’était sans compter avec le courage d’un jeune homme de 22 ans, Édouard Guyot, qui décide de s’en porter acquéreur grâce à un lourd emprunt et de l’ouvrir (trois semaines seulement après en avoir pris possession) au public. On est en 2015. Fort de son courage et d’une volonté inébranlable, il se lance dans les travaux, la recherche de mobilier et de pièces anciennes pour lui rendre vie. Pari réussi.
Depuis, d’importants travaux ont été réalisés et le public afflue pour découvrir comment était réellement la vie de château au XVIIIe siècle et participer ainsi à la renaissance de ce géant de pierre. À voir, outre les salles de prestige, les longères abritant les petites et les grandes écuries, les charrettes et un corbillard, qui conduisent au château au terme d’une allée longue de plus de deux kilomètres, et les salles qui abritaient la domesticité et tous les ateliers (forge, pressoir, graineterie, cuisine, boulangerie, boucherie, fruitier, caves et réserves) ainsi que le pigeonnier. Un ensemble monumental qui permettait à ce domaine de vivre en quasi-autarcie.
Le jeune châtelain organise des événements tout au long de l’année avec des enquêtes à réaliser de pièces en pièce dans lesquelles sont cachés des indices. Les journalistes de l’AJT l’ont testé et la compétition fut rude ! Il a installé également des jeux anciens, devant les dépendances, avec lesquels chacun peut tester son habilité !
Le Châteaux de Vaux est en travaux. Son jeune propriétaire accueille l’AJT et leur explique son l’histoire. Il lance le Cluedo géant autour du personnage de Vidocq pour les équipes de l’AJT.
Les jeux anciens, click ball, la boule qui roule, la meule… font le bonheur des journalistes de l’AJT.
Une patrie de personnages célèbres
Si Troyes est aujourd’hui largement méconnue (à tort) des Français, cette ville et région n’en ont pas moins donné à notre pays des personnages célèbres ou ayant inspiré des personnages célèbres. Du plus ancien au plus récent.
Rachi
Rachi, Rabbi Salomon fils d’Isaac, immense commentateur des textes sacrés du judaïsme, est né à Troyes en 1040. Il quitte la ville pour parfaire ses études religieuses en Rhénanie. De retour à Troyes, il fonde un cercle d’étude dans lequel il formera une vingtaine d’élèves à une méthode d’exégèse (interprétation des textes) révolutionnaire. Depuis Troyes, il consacre toute sa vie à commenter le Talmud et la Bible hébraïque. Érudit accompli, il est consulté par de nombreuses communautés. Il meurt le 13 juillet 1105 et est enterré à Troyes avec tous les honneurs. Sa tombe a disparu depuis le XVIe siècle, le cimetière juif du quartier Preize ayant été détruit pour agrandir la ville. Rachi reste lu et étudié par les juifs du monde entier qui le considèrent comme le « commentateur par excellence ».
Depuis 2019, la Champagne fait partie de la Route du patrimoine juif, Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe. La Route médiévale de Rachi en Champagne a pour mission de faire rayonner la mémoire juive de l’Aube, patrimoine culturel d’une valeur inestimable partagé par les juifs du monde entier et patrimoine historique de l’ancien comté de Champagne.
Hugues de Payns
Hugues de Payns est le fondateur et le premier grand maître de l’Ordre des Templiers. Né vers 1070, issu (probablement) de la maison des comtes de Champagne, il possède le château de Pains, en Champagne, à douze kilomètres de Troyes. Il s’installe à Jérusalem avec huit compagnons. En 1119, il organise les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon, chargés de défendre la Terre sainte et qui seront connus plus tard comme « les templiers ». Il est mort en 1136.
Saint Bernard de Clervaux
Né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon, saint Bernard de Clervaux fonde en 1115 avec quelques autres moines l’abbaye du même nom dans la commune de Ville-sous-la-Ferté, à quinze kilomètres de Bar-sur-Aube, dans l’Aube. La personnalité de saint Bernard lui donna un rayonnement considérable. On lui doit la règle des cisterciens.
Chrétien de Troyes
Chrétien de Troyes (1130-1190) était le plus grand poète romantique de son époque. Il est considéré de nos jours comme le père du roman arthurien (avec Geoffrey de Monmouth) et aussi comme le père du roman en raison de la forme narrative de son œuvre. Il est probablement né à Troyes. Il est l’auteur de cinq romans arthuriens : Érec et Énide ; Cligès ou la fausse morte ; Lancelot ou le chevalier à la Charrette ; Yvain ou le chevalier au lion ; Perceval ou le Conte du Graal.
Troyes possède le plus grand fonds médiéval de France issu de l’ancienne abbaye de Clervaux et a aussi donné naissance au XVIIe siècle au « Livre bleu », l’ancêtre du livre de poche.
Claude Gueux
Claude Gueux est un condamné à mort dont l’histoire est reprise par Victor Hugo pour en faire un roman hostile à la peine capitale en 1834. Le principal de l’action se déroule dans la centrale de Clervaux, dans l’Aube. Victor Hugo retranscrit la vie de Claude Gueux dès son entrée dans la prison jusqu’à son exécution en passant par les motifs de son crime et son procès. S’en suit une longue réflexion sur les rôles et les devoirs de la société face au criminel et sur la disproportion des délits et des peines à cette même époque.
Camille Claudel
Camille Claudel est née à Fère-en-Tardenois (Aisne) le 8 décembre 1864 et est morte à Montdevergues (Vaucluse) le 19 octobre 1943. L’art de cette sculptrice française est à la fois réaliste et expressionniste. Collaboratrice du sculpteur Auguste Rodin, sœur du poète, écrivain, diplomate et académicien Paul Claudel, sa carrière est brisée par un internement psychiatrique forcé et une mort quasi anonyme. Elle a passé trois ans dans l’Aube à Nogent-sur-Seine, de 1876 à 1879. Camille Claudel y fait ses premiers pas d’artiste si bien que son travail attire l’attention d’Alfred Boucher, jeune sculpteur originaire des alentours de Nogent-sur-Seine et vivant à Paris, qui lui reconnaît des dons exceptionnels.
Se rendre à Troyes
En train
De Paris prendre le TER gare de l’Est jusqu’à la gare de Troyes. 1h27.
Où dormir
• Hôtel Ibis Style. Confortable et d’allure pop, joliment décoré. Bon petit-déjeuner. À partir de 90 €
• Plus luxueux, la Licorne (5 étoiles) hôtel et spa MGallery
Où manger
Dans le centre-ville de Troyes, ruelle des Chats chez Pierre et Clément. Magnifique restaurant installé dans une ancienne maison à pans de bois. La cuisine est gastronomique. Quant au service, il est gentil, simple et généreux.
Où faire des achats
Troyes regorge de boutiques sympas. Pour les amateurs de marques, il y a le village de marques McArthur Glen à sept kilomètres du centre-ville. Possibilité de s’y rendre en transport en commun.
Où acheter du champagne
Les bonnes adresses ne manquent pas. Un petit coup de cœur, cependant, pour la coopérative Chassenay d’Arce, à Ville-sur-Arce, qui vaut déjà le détour par sa seule histoire et par la visite de ses caves où le processus de fabrication du champagne est remarquablement expliqué. Prix plus que raisonnables.
Où distraire les enfants (et les adultes)
À Nigloland (de niglo, le nom donné par les gens du voyage au hérisson), le cinquième parc d’attractions français fort de 43 attractions et spectacles. Installé sur un site naturel remarquable et rigoureusement préservé, ce parc vaut particulièrement le détour pour le Nigloween. Le temps d’Halloween est célébré avec faste : le parc est décoré avec pas moins de 60 tonnes de citrouilles ! Entrée gratuite pour les moins d’un mètre de haut. 36 € pour les enfants de moins de 12 ans, 39 € pour les adultes.
Pour tous les renseignements
Agence Départementale du Tourisme de l’Aube
34, quai Dampierre, 10000 Troyes
Tél. : 03 25 42 50 92
Office de tourisme de Troyes La Champagne
16, rue Aristide-Briand, 10000 Troyes
Tél. : 03 25 02 82 62 70
Photos : © Caroline Paux