Instantané(s)

Zapotitlán Salinas, la saveur du sel…

Photo et texte Maeva Destombes, juin 2023

Près village de Zapotitlán Salinas, au Mexique, après un long trajet depuis Puebla, une surprise ! Une saline au milieu d’un désert de pierres et de cactus qui s’étend vers Oaxaca. Des montagnes culminant à 2200 mètres.

La visite de cette saline est prévue après une halte petit-déjeuner aux fleurs de cactus, histoire de nous mettre dans le bain. Nous sommes sur la route du mezcal, ce mythique nectar mexicain aux arômes fumés élaboré à base d’agaves.

Retour sur les salines. Vue panoramique sur les bassins de cristallisation. Comment ce sel arrive-t-il jusqu’ici ? L’eau jaillit entre 1400 et 1500 m d’altitude entraînant dans sa course le sel de la roche. L’eau salée est ensuite stockée dans des puits puis distribuée dans les bassins. Les 45 degrés aident à l’évaporation solaire et au processus de fabrication.

Après plus d’une heure de visite nous partons vers le jardin botanique et le ranch Aislados. Car notre but du jour est de percer tous les secrets de fabrication du mezcal.

Flânerie paisible à Pardubice

Photo et texte Claude Vautrin, mai 2023

A un peu plus d’une centaine de kilomètres de Prague, Pardubice, que l’on relie en voiture ou en train (54 mn de trajet), offre à la découverte son château gothique, sa « tour verte » qui domine une vieille ville baroque à souhait, sa fabrique de pain d’épices, une tradition remontant au 16ème siècle, et surtout le charme de ses ruelles où la flânerie prend volontiers ses aises.

Nul surtourisme dans cette Bohême orientale, mais le plaisir de se laisser aller à la découverte d’une façade médiévale, d’une autre sur plâtre mettant en scène Jonas et « sa » baleine, alors que Josef Gočár et le mouvement cubiste s’y expriment également.

La capitale hippique où se déroule en octobre un Grand steeple-chase voisine à quelques kilomètres le tout aussi célèbre haras national de Kladbur, où se perpétue la plus ancienne race de chevaux d’attelage cérémoniels, le Kladruber.

Gramusset, un nouveau refuge au sommet

Photo et texte Eric Delaperrière, mai 2023

Le refuge de Gramusset, ou de la Pointe Percée, se trouve dans le massif des Aravis (Haute-Savoie), au-dessus de la station de ski du Grand-Bornand.

Accessible en hiver uniquement en ski de randonnée, c’est l’un des nouveaux refuges ouverts cette année par la FFCAM (Fédération Française des Clubs Alpins de Montagne, autrefois Club Alpin Français), reconstruit avec les techniques les plus modernes : isolation, toilettes sèches, petits dortoirs séparés, grande salle commune.

Grâce à ces progrès, il a pu ouvrir pour la première fois en hiver et offrir aux skieurs de belles randonnées tout confort ! Une alternative au tout-ski alpin et à la neige artificielle…

En rouge et blanc, la magie des fjords norvégiens

Photo et texte Albert Lugassy, avril 2023.

Il existe une terre glacée bien éloignée des suds, où la lumière du jour quelles que soient les saisons est capricieuse. Si inconstante qu’elle en fait pâlir la terre jusqu’à la rendre toute blanche, et empourpre les maisons isolées semblables à des cœurs amoureux, rouges et chaleureuses.

En Norvège, le soleil ne se couche jamais ou bien soulève la nuit dès le milieu du jour. De villes intimes en fjords sublimes, ce pays scandinave insuffle la magie et la force du Grand Nord dans chacun de ces paysages. La lumière y est douce, l’air pur et limpide.

On peut imaginer qu’à quelques encablures du cercle polaire, le pêcheur isolé qui vit là au bord de la terre s’apprête à déguster dans sa cuisine fumante un crabe royal accompagné de quelques pommes de terre tardives. Sans doute, passera-t-il le nez à la fenêtre pour capturer du regard une aurore boréale au cœur de la nuit polaire.

La sentinelle du Kenya

Photo et texte Philippe Bourget, avril 2023

Cet homme s’appelle Kishine, il est masaï, parle mal anglais, c’est l’un des guides à pied qui m’accompagne avec quatre autres journalistes dans la réserve de Tumaren Ranch, en février dernier. Nous sommes dans le comté de Laikipia, à 5h de route et de piste au nord de Nairobi.

Comme le talkie-walkie, le fusil est ici un équipement de survie. Autour des collines de grès qui dominent les 42 km² de savane libre du ranch, on ne sait jamais quel animal peut surgir, un lion, un éléphant, une hyène…

Mais quel plaisir indicible de marcher aux côtés de cet homme et de ses deux acolytes, Lemanyaas et Lekaal, tous trois vêtus en tenue traditionnelle. Les entendre raconter la nature, écouter les bruits, observer la cohabitation animale entre girafes, oryx, babouins et les autres espèces. Un Kenya plus authentique se cache ici, loin des grands parcs et de leurs files indiennes de 4×4…

Au cœur de la montagne des Rois et des Dieux

En Egypte, la Vallée des Rois est sacrée. Au cœur, ou plutôt dans ses entrailles, ce site naturel tantôt écrasé de soleil ou caressé par le souffle du vent des sables, abrite depuis plus de 1 500 av J.-C. les sépultures des pharaons thébains dont celle de Séty Ier, l’une des plus spectaculaires.

Il faudrait y pénétrer avec humilité sachant que celui dont ce fut le passage vers l’au-delà a convié  pour ce rituel unique, toutes les divinités de « l’Olympe » égyptienne. Passée la porte d’entrée, au bout d’un escalier vertigineux, on s’enfonce lentement sous terre, la tête coiffée d’un ciel étoilé.

Sur les parois de calcaire, sont inscrites les litanies des livres initiatiques que le pharaon devra réciter lorsqu’il se présentera au cours de son odyssée céleste au sein de son hypogée. Avec lui, on participe au voyage, de vestibules en hypostyles, jusqu’à être entouré par ces piliers de la sagesse où l’illustre défunt est représenté accompagné par une divinité.

Le gypse, l’ocre, le lapis lazuli, l’oxyde de cuivre donnent encore vie aux dessins gravés dont le sens reste obscur et captivant. « La sagesse s’est bâtie une maison, elle a bâti sept colonnes », lit-on dans un verset du livre des proverbes de la Bible. Les Pharaons ont cherché cette sagesse sous terre, là où croyaient-ils le soleil meurt pour mieux renaître chaque matin.

Photo et texte Albert Lugassy, avril 2023

Grande Canarie en fête

Le hasard fait bien les choses… Partie à Grande Canarie pour un reportage sur la gastronomie, je me suis retrouvée en plein carnaval. Pas prévu mais tellement festif ! L’un des plus spectaculaires d’Espagne, dit-on, et aussi l’un des plus anciens. L’édition 2022 était très light, avec de nombreuses consignes sanitaires. 2023 a donc été pour eux l’occasion de se lâcher !

La thématique de cette année était « Studio 54 ». Ce qui m’a le plus interpellé, c’est de voir que TOUS les canariens jouent le jeu du déguisement, adapté ou non aux années disco. Comme les vénitiens, ils préparent leur costume presque un an à l’avance, dès qu’ils connaissent le thème. Paillettes, strass, confettis et bonne humeur ont coulé à flots.

Ce carnaval dure un mois mais le clou du spectacle est la grande parade. Elle clôture en beauté les festivités et part de La Isleta pour défiler dans les rues de Las Palmas, jusqu’au parc San Telmo. Il y avait plus de 100 chars décorés et des milliers de personnes dans les rues. En fin de soirée, je garde le souvenir de ce (beau) mec, vêtu d’un collant et d’un tutu rouge, promenant son chien sans aucun complexe… Insolite, non ? 

Photo et texte Maeva Destombes, mars 2023

Es Vedrà, une obsession…

Une île se résume-t-elle à un rocher ? Aux Baléares, le point culminant d’Ibiza est le mont Sa Talaia, à 475 m, situé au sud-ouest de l’île. Or, à mes yeux, le véritable « point culminant » est le fantastique rocher d’Es Vedrà, émergeant de la mer dans un halo nuageux.

Avant de partir, j’avais lu toutes sortes de choses: un pain de sucre escarpé de 385 mètres de haut, inaccessible au commun des mortels, que les pilotes de lignes contournent pour éviter le dérèglement des instruments de navigation, une base pour soucoupes volantes…

Son sommet en forme de triangle permettrait de concentrer l’énergie et l’île entière dégagerait un grand champ magnétique. Es Vedrà est placé sous la protection de la déesse Tanit, déesse de l’amour vache, qui prend plaisir à séparer les couples…

J’entamais ce voyage en solo, après avoir embarqué ma voiture sur le ferry à Barcelone. Le premier contact visuel causa ma perte. Je restais subjuguée pour le restant du séjour, obsédée, avide de percer les mystères de ses légendes en dévidant la pelote de l’Histoire.   

Photo et texte Françoise Spiekermeier, mars 2023

Être orque au Cambodge

Une orque ? Saisie au coucher du soleil alors qu’elle bondissait hors du Mékong, voici plus exactement une orcelle qui, malgré ses airs de dauphin, est biologiquement une petite cousine – elle dépasse rarement 2,50 m.

La photo a été prise depuis un bachot, au large de Kratie, au nord du Cambodge. Les orcelles, alias dauphins de l’Irrawady, étendent leur royaume de la Birmanie à l’Australie. La plupart vivent en milieu marin, mais s’accommodent de l’eau douce, pourvu qu’elles y trouvent poissons et crustacés.

Décimées pendant la guerre du Vietnam, menacées d’extinction, les braves bêtes ont leur population (90 individus à Kratie) en légère hausse, les pêcheurs khmers ayant renoncé à les chasser pour leur graisse, pour les bichonner d’autant plus qu’elles attirent le touriste !

Photo et texte Dominique de La Tour – Pentadom, mars 2023